Rik Verbrugghe préface la troisième étape du Tour de France: "Un chrono déjà capital"
Rik Verbrugghe analyse la troisième étape du Tour de France.
- Publié le 09-07-2018 à 11h25
Rik Verbrugghe analyse la troisième étape du Tour de France.
"Place aux choses sérieuses avec la 3e étape de cette Grande Boucle qui propose un contre-la-montre par équipes de 35 kilomètres. On devrait avoir une première hiérarchie qui se dessine au sein du classement général. Les grosses formations vont se situer aux avant-postes alors que les coureurs, qui ne possèdent pas cet avantage et qui n’ont pu s’exercer au chrono par équipe, risquent déjà de concéder du temps précieux. Du temps qu’ils auront du mal à résorber. Donc, ce premier chrono sera donc déjà d’une importance capitale pour la suite du Tour et, a fortiori, sur le déroulement de la course. Ce genre de chrono se prépare déjà lors des stages hivernaux aux entraînements avec les vélos adaptés. L’équipe Bahrain Merida arrivera sur ce chrono avec un nouveau vélo pour tenter de grappiller encore des secondes mais rien ne remplace l’entraînement collectif au préalable. Tous les détails, à l’instar des automatismes entre les équipiers, ont leur importance sur un chrono par équipes. On ne prépare pas un chrono la veille de l’étape ou pire, le jour de la course. Beaucoup d’équipes sont venues mardi pour préparer au mieux cette étape de Cholet."
"Un très beau chrono pour costauds"
Le contre-la-montre par équipes va complètement bouleverser la hiérarchie.
Cela aurait dû être, pour les favoris, le premier grand temps fort de ce 105e Tour de France, mais le chaos de l’étape initiale a d’ores et déjà bouleversé la donne pour beaucoup d’entre eux, à commencer par Chris Froome. Voilà pourquoi les 35,5 kilomètres du chrono par équipes de ce lundi autour de Cholet revêtent une importance particulière.
Thierry Gouvenou, le concepteur du tracé, a concocté une étape difficile qui s’annonce spectaculaire et intense.
"Nous avons pris comme base de ce chrono le tracé de celui couru individuellement en 2008 à Cholet (NdlR : gagné par Kim Kirchen après le déclassement de Stefan Schumacher)", explique le directeur adjoint du Tour. "Nous y avons ajouté une côte vers la mi-course, ce qui pourrait désorganiser certaines équipes. C’est un parcours très technique, avec des montées, des faux plats, des descentes, qui vont provoquer beaucoup de changements de rythme."
Le profil de l’étape n’a rien de plat avec d’emblée une montée à 4,5 % pour quitter Cholet puis à la mi-course la côte de la Romagne et, enfin, celle de la Séguinière, dans la finale. Il conviendra donc de gérer son effort sur un parcours compliqué et athlétique où chacun ressentira encore un peu plus l’absence du neuvième coureur.
Pour la victoire d’étape, une demi-douzaine des 22 équipes devrait entrer en ligne de compte : Sky, BMC, Quick Step, Sunweb, Mitchelton, Movistar et Bora. La bataille entre ces formations promet d’être intense, alors que les autres chercheront toutes à limiter les écarts au maximum.
Lors des deux derniers contre-la-montre par équipes disputés sur le Tour, en 2013 à Nice, puis en 2015 à Plumelec, les écarts entre les deux premières équipes avaient été minimes, respectivement de 75 centièmes de seconde, entre Orica-GreenEdge et Quick Step, et de 62 centièmes à l’avantage de BMC face à la Sky.
"Nous faisons partie des favoris, on sait qu’on peut gagner et on veut gagner", explique Valerio Piva, le directeur sportif de BMC. "L’objectif était de prendre du temps à beaucoup. Maintenant, on doit en reprendre. On n’a pas spécialement travaillé avant le Tour, tous ceux qui sont là connaissent ce boulot. Mais nous sommes arrivés un jour plus tôt et, mercredi matin, on a effectué déjà deux tours du circuit. C’est un très beau parcours, de belles routes. Ce sera difficile, il faudra surtout pousser et on a des costauds et la motivation."